Suite à l’assassinat d’Henri IV par François, la famille RAVAILLAC fut obligé de quitter le Royaume de France comme le stipulait l’arrêt de la cour du parlement de Paris. Ils vinrent se réfugier en Franche-Comté à Rosnay dans les environs de Lons-le-Saunier. Cette province alors sous tutelle espagnole devint française en 1678 par le traîté de Nimègues. Au cours des décennies ils changèrent leur patronyme "maudit" en RAVAILLARD (branche aujourd’hui éteinte et RAVOYARD. De nos jours l’Association Famille RAVOYARD perpétue le cheminement tragique de cette famille. Le Champ RAVAILLARD, lieu d’accueil pour nos aieux sera prochainement matérialisé par des panneaux expliquant l’histoire des RAVAILLAC, avant et après le 14 mai 1610.
Parmi les ascendants directs de mon épouse née Gros, j’ai relevé Marie RAVAILLARD, qui épouse vers 1780 à LAVIGNY - 39, Désiré ROUSSOT. Parmi les noms des parrains des enfants nés à LAVIGNY de ce mariage, je relève Jean François RAVAILLARD, parrain en 1785, et Jean Pierre RAVAILLARD, parrain en 1792.
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Article de la Voix du Jura - 6 mai 2010 - Archives
C’est dans le petit hameau de Rosnay que la famille Ravaillac s’établit : de Ravaillac l’Angoumoisin à Ravoyard le Jurassien
A la fin du XVIIe siècle, une famille étrangère s’établit au cœur de la forêt de Rosnay. Pour Rousset, il s’agit des parents de Ravaillac, l’assassin d’Henri IV.
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Par Voix du Jura Pour quelle raison la famille Ravaillac est-elle venue s’installer dans le Jura ? Originaire ou non d’Angoulême, elle était établie dans cette ville dès le début du XVIe?siècle. Elle possédait des offices de judicature par lesquels de nombreuses familles bourgeoises arrivaient aux charges communales ou judiciaires, d’où elles accédaient ensuite jusqu’à la noblesse.
François Ravaillac, né en 1578 à Angoulême, était le fils cadet de Jean Ravaillac, un débauché notoire qui dissipa son patrimoine et une partie de l’avoir de Françoise Dubreuil, son épouse. Son frère, Geoffroy, de deux ans son aîné, était connu pour sa brutalité et ses démêlées avec la justice. Ses deux jeunes sœurs s’éloigneront du foyer familial pour des raisons obscures, peut-être liées aux frasques paternelles.
Le jeune François Ravaillac baigna sa jeunesse durant dans un nid de piété romaine, notamment au contact de ses oncles, des chanoines, qui lui enseignèrent à lire et à écrire. A l’âge adulte, son extrême dévotion effraie jusqu’aux religieux de la congrégation des feuillants, un ordre très strict. L’arrivée à la tête du royaume du Béarnais Henri de Navarre, huguenot de surcroît, marque pour lui un tournant décisif. Sont-ce les écrits de Jean Mariana, jésuite et historien espagnol, légitimant l’assassinat d’un souverain ne respectant pas la doctrine catholique, qui le pousseront à accomplir l’un des plus célèbres régicides de l’Histoire ? Quoi qu’il en soit, le règne d’Henri IV s’achève sous une lame — la sienne — le 14?mai 1610 à Paris, rue de la Ferronnerie. Arrêté sur-le-champ, François Ravaillac mourra écartelé, conspué par la foule dont il n’avait pourtant jamais douté qu’elle approuverait son geste.
Peu de temps après l’attentat, le Parlement de Paris décrète que la maison natale du régicide sera rasée. Sa famille est sommée de quitter le royaume avec la défense expresse d’y revenir. Les réfractaires sont menacés de la corde. Bon gré mal gré, les Ravaillac s’exécutent. Avaient-ils d’autre choix ?
Ravaillac devient Ravoyard
C’est ainsi qu’ils quittent le Périgord pour la Franche-Comté, territoire protégé par l’Espagne habsbourgeoise, où ils vivront et s’éteindront sans plus être inquiétés. Le dictionnaire des communes du Jura de Rousset de 1855 est formel, c’est dans le petit hameau isolé de Rosnay qu’ils s’établissent. Ils ne quitteront plus leur nouveau foyer, vivant dans la discrétion et n’entretenant presqu’aucun contact avec les autres habitants. Leur seul réconfort vint probablement du fait qu’ils purent conserver leur patronyme “maudit”, y compris après le rattachement de la province franc-comtoise à la France en 1678. Mais, curieusement, celui-ci se sera transformé en Ravoyard. Si la date de cette transition demeure incertaine, les registres paroissiaux ne recensent plus de naissance de Ravaillac à partir de 1732. Pourquoi ? Nul ne sait.
Un certain vide documentaire ne permet pas toutefois d’affirmer avec certitude que la descendance que l’on retrouve à Rosnay est bien celle de Geoffroy Ravaillac, le frère du régicide. Elle pourrait être également celle de Pierre Ravaillac l’écuyer royal, marié à Anne Chauvet. Le couple aura deux fils.
Le premier Ravoyard est identifié comme étant un certain Claude, né en 1667 sous le nom de Ravaillac. Sa venue à Vaudrey, non définie, est probablement dû à Anatoile Chagrot, un recteur d’école du village du Val d’Amour, originaire de Remoray dans le Doubs et issu d’une longue famille d’instituteurs qui avait un parent exerçant la même profession à Lavigny dont dépendait Rosnay, refuge des Ravaillac. Ironie du sort ? Anatoile est lui-même témoin, le 14?juillet 1699 (soit 90 ans avant la prise de la Bastille), du mariage de son « protégé » avec Clauda Coutrier. Après tout, pourquoi pas ? Ravoyard, du verbe ravoyer, ne signifie-t-il pas « remettre dans le droit chemin » ?
Sentier Ravaillac La Franche-Comté a gardé mémoire de la venue des parents de Ravaillac dans le Jura, dans le petit hameau de Rosnay, proche de Lons-le-Saunier.
S’il ne reste plus rien de la maison où ils vécurent, un endroit précis s’appelle “le champ Ravaillard”, en souvenir des réfugiés.
A partir de là, leur nom originel disparaîtra au cours du XVIIIe siècle et la famille se scindera en deux branches : Ravaillard et Ravoyard.
Il existe un circuit pédestre du nom de Ravaillac qui, reliant Lavigny à Nevy-sur-Seille, s’étire sur le plateau de Rosnay, à proximité du champ Ravaillard.
En 1993, est créée l’association Famille Ravoyard dont l’objectif est de perpétuer l’étonnant historique de la famille à travers sa descendance. Elle projette, entre autres, l’installation d’un panneau explicatif sur le site.
A ce jour, ce panneau est installé.